Le capital investissement en berne : mauvais signe pour les levées de fonds des start-ups et PME ?

Le capital investissement en berne : mauvais signe pour les levées de fonds des start-ups et PME ?

Les chiffres publiés par l’AFIC (Agence française des investisseurs pour la croissance) sur les levées de fonds réalisées par les fonds d’investissement et les investissements opérés dans les start-ups et PME en 2012 sont inquiétants. Ils mettent en avant une véritable fuite des capitaux et l’écart entre besoins en financement des entreprises et investissement en capital s’agrandit.

Des montants d’investissement et des levées de fonds en baisse

Les montants levés par les fonds d’investissement en 2012 accusent une forte baisse, selon l’AFIC. Le recul de 22% par rapport à 2011 est d’autant plus alarmant que les montants levés précédemment étaient déjà bien éloignés des besoins en financement des PME. S’établissant à 5 milliards d’euros, les montants investis dans les fonds d’investissement s’éloignent du besoin global des PME estimé à 11 milliards d’euros.

Principaux contributeurs aux levées de fonds des acteurs du private equity

L’Etat et les collectivités locales prennent un poids de plus en plus important parmi les financeurs des fonds d’investissement. En hausse de près de 37 % sur 2012, la contribution du secteur public devient très importante (plus d’un milliard sur les 5 levés au total).

Les principaux contributeurs restent encore les institutionnels (compagnies d’assurance, mutuelles, banques et caisses de retraite) mais leur part ne représente plus que 30% des levées de fonds totales, en repli continu depuis plusieurs années (-43% entre 2011 et 2012).

Les raisons de cette désertion des investisseurs

Les investisseurs institutionnels sont de plus en plus encadrés par la réglementation (Bâle 2 / Bâle 3), qui limite leur prise de risque et in fine, le rendement espéré. Ces acteurs préfèrent alors d’autres placements pour leur liquidités.

La conjoncture économique n’aide pas non plus aux levées de fonds : malgré un marché actions en hausse sur 2012, les plus-values n’ont pas toutes été réinvesties dans le non coté. La fragilité des entreprises décourage les investisseurs, en quête de placement plus sécurisés.

La conséquence : une baisse des investissements dans les start-ups et les PME

En 2012, les investissements dans les start-ups et PME ont baissé de 38%, s’établissant à 6,1 Md€. Avec un nombre constant d’entreprises financées (près de 1.500), le ticket moyen diminue, et ce, principalement sur les plus grosses opérations (montants supérieurs à 100M€).

Le financement de l’amorçage et du capital risque résiste légèrement mieux que le capital développement (-33%), le LBO (-41%) et surtout le capital retournement (pas un euro levé en 2012 !). En revanche, seuls 400M€ ont été investis dans le capital risque, accusant tout-de-même une baisse de 26%.