Société de conseil en cession, acquisition et levée de fonds dédiée aux PME et ETI, Carmine Capital est devenue en 10 ans la plus grande équipe indépendante de son secteur. Rencontre avec Anne-Laure Saint-Marc Girardin, associée fondatrice et Germain Simoneau, associé.
Comment se porte actuellement le marché des fusions/acquisitions concernant les PME et les ETI ?
Si les perspectives pour le 2ème semestre sont rassurantes, la situation actuelle est toujours complexe. Plusieurs facteurs explicatifs entrent en jeu. Tout d’abord, la hausse des taux d’intérêt a généré une hausse du coût des investissements des entreprises, y compris la croissance externe. Consécutivement, les chefs d’entreprise ont limité leurs intentions d’acquisition. En parallèle, la baisse des multiples ressentie sur les secteurs les plus sensibles à l’inflation et à la hausse des taux (retail, industrie, immobilier) a retardé les projets de cession desdites industries.
Et au-delà la partie purement financière du sujet ?
Depuis 2019, les dirigeants subissent des crises successives. Le manque de visibilité généré par cet environnement a un fort impact sur les ambitions d’investissement des entreprises. A l’inverse, pour les sociétés dont l’activité a été moins impactée par la crise (services BtoB, formation, santé, etc.), le manque de visibilité a incité les dirigeants à sécuriser tout ou partie de leur patrimoine professionnel à travers une opération de transmission avec un ou plusieurs fonds (LBO) ou un adossement à un acteur industriel de leur secteur.
Y a-t-il des secteurs qui restent plus dynamiques que d’autres et sur lesquels vous intervenez ?
Les secteurs de l’industrie (renchérissement du coût des investissements) et de la distribution (baisse du pouvoir d’achat) ont été particulièrement impactés par la situation économique. En revanche, le secteur du service aux entreprises reste très dynamique. Nous observons depuis le début de l’année une forte augmentation des ambitions d’acquisition dans ce secteur, les acquéreurs souhaitant bénéficier de valorisations plus attractives avant la reprise du marché.
Quand on s’intéresse au sujet des fusacq, l’aspect financier est souvent celui qui prime. Pour autant, quand on parle de PME, d’ETI (souvent des entreprises familiales), il y a derrière ces structures des histoires humaines. Y êtes-vous attentifs ?
Oui, c’est même le cœur de la raison d’être de Carmine Capital. Nous voulions redonner du sens à ce métier. Pour cela, il fallait arrêter de voir ces opérations uniquement sous un angle financier et prendre en considération les enjeux opérationnels et humains d’une entreprise et de son dirigeant actionnaire. Ces aspects peuvent paraître particulièrement sensibles au sein des PME mais finalement, ils existent quelle que soit la taille de l’entreprise, y compris un groupe du CAC 40. Pour notre part, chez Carmine Capital, nous souhaitons qu’une opération en capital génère de la valeur. Pour garantir cette création de valeur, nous initions une opération en considérant simultanément les enjeux d’un dirigeant (situation personnelle, professionnelle et patrimoniale), et les enjeux de son entreprise (organisation RH, positionnement sectoriel, business model, etc.). Afin de garantir un alignement parfait entre les horizons de liquidité attendus par le dirigeant et la réalité de son entreprise, nous allons lancer en juin prochain une offre de pilotage de la valeur du patrimoine professionnel des chefs d’entreprise.
Pour en savoir plus, contacter Anne-Laure Saint-Marc Girardin et Germain Simoneau.