Ce sont quelques 3,6 milliards d’Euros qui ont été levés le semestre dernier par les LPs français ce qui ne rassure pas les acteurs du monde des PME et ETI.
Avec 2 milliards d’Euros récoltés par le seul Ardian (anciennement Axa Private Equity), force est de constater l’effondrement des collectes des sociétés de capital-investissement. Entre 2005 et 2008, ce montant s’élevait en moyenne à 10,5 milliards d’Euros par an. Il y a de quoi être inquiet, d’autant que le besoin annuel en fonds propres des PME et ETI françaises est estimé à 11 milliards d’Euros.
Les acteurs institutionnels français en recul.
Les assureurs, les mutuelles ou encore les caisses de retraite ont collecté un peu plus de 50% des fonds. C’est environ 10 points de moins qu’avant la crise. Les seuls qui parviennent à se maintenir à flots sont les Family Offices. Si les compagnies d’assurance/mutuelles françaises ont fourni plus de 650 millions d’Euros le dernier semestre, ce n’est que sur un nombre restreint d’opérations et bien souvent afin de financer leurs propres filiales non-cotées. La porte s’ouvre donc petit à petit aux investisseurs étrangers, qui, du fait de la pénurie de capitaux français, ont pu tisser des liens avec les sociétés de gestion demandeuses de fonds.
Le capital-développement chute, le capital-risque résiste.
Les investissements en capital-investissement paient le prix de 5 années de marasme: si le montant augmente par rapport au premier semestre 2012 (2,6 millions d’Euros contre 2,3 millions) nous sommes encore loin des 5 milliards du premier semestre 2008. Outre le montant, le nombre d’entreprises financées chute également. Et c’est le capital-développement qui est principalement touché, tandis que le capital-transmission et le capital-risque progressent en montant (+50% pour le premier et +20% pour le second par rapport au premier semestre 2012).
Quelle solution pour les investisseurs?
Il s’agirait ici d’orienter l’épargne vers le financement des PME, ETI ou Start-up, et ce le plus rapidement possible car l’épuisement des fonds disponibles est en train de briser une dynamique qui était l’apanage du Private Equity français. Mais comment trouver les 5 milliards d’Euros manquants au capital-investissement? Louis Godron, président de l’Afic, ainsi que les rapports Gallois et Berger-Lefebvre, préconisent d’utiliser une partie de l’assurance-vie française dans l’économie réelle, ce qui remettrait l’épargne des particuliers au service de notre économie. Attendons de voir si le prochain Projet de Loi de Finances Rectificative 2014 est du même avis.